13 mars 2019 : La 5e édition des rencontres africaines pour l’efficacité énergétique
l'AMEE a prit part aux Rencontres africaines de l’efficacité énergétique, qui se sont déroulées le 13 mars à casablanca sous le thème « l’éclairage public et smart cities »
Initié par AOB Group sous l’égide du ministère de l’Énergie, des mines et du développement durable, en partenariat notamment avec l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), cet événement a réuni plusieurs professionnels de l’écosystème énergétique et des villes ainsi que des experts de l’efficacité énergétique du Maroc et d’ailleurs.
Lors de cet événement qui a connu une grande participation des pays africains, M. Saïd Mouline, Directeur Général de l'AMEE, n’a pas manqué de souligner le rôle de locomotive joué par le Maroc qui donne de bels exemples aux autres pays africains sur le plan de l’efficacité énergétique et du développement durable en général.
« SM le Roi a été très clair lors de la Cop22. De grands projets pour notre continent, qui est certes très faible émetteur de gaz à effet de serre, mais qui se prend en main pour son développement », a-t-il relevé.
« Un développement par l’Afrique pour l’Afrique », a-t-il précisé en expliquant que le continent à tous les moyens pour concrétiser cette orientation stratégique irréversible. «Nous pensons que nous avons aujourd’hui tous les moyens et le Royaume du Maroc montre l’exemple avec les grands projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique qu’il a mis en place », nous a-t-il confié.
Dans ce sillage, il a mis en avant l’importance et la chance inouïe « d’avoir cette vision portée au plus haut niveau de l’Etat » en appelant à une implication de tous les acteurs dans cette perspective. « Il faut l’accompagner, il faut montrer que nous sommes dans ce schéma et montrer que les réalisations que nous avons pu concrétiser dans notre pays peuvent se développer sur tout le continent », a-t-il soutenu.
Aujourd’hui, nous avons au Maroc plusieurs expériences réussies qui peuvent aider à avoir des villes efficaces énergétiquement et qui peuvent servir d’exemples pas uniquement sur l’aspect technique et technologique, mais aussi sur l’aspect financement et accompagnement.
Tout en soulignant l’importance de la rationalisation de la facture énergétique des villes, il a insisté sur le volet financement de projets qui demeure une sérieuse entrave qui empêche d’atteindre cet objectif.
Pour lui, une ville intelligente sur le plan énergétique est une ville respectueuse de l’environnement, sobre, au fonctionnement et au développement cohérents sans avoir une gouvernance efficace de l’énergie.
Une efficacité qu’on ne peut atteindre sans que les responsables des différentes collectivités territoriales marocaines et africaines n’aient pas le réflexe de l’efficacité énergétique dans leur processus décisionnel, a-t-il souligné.
« Rendre les villes marocaines et africaines intelligentes sur le plan énergétique », ce rêve qui commence quoique timidement à prendre forme semble tenir à cœur au directeur de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), Saïd Mouline. Celui-ci a énergiquement appelé à projeter les villes dans une transition énergétique.
Comme à son habitude, le DG de l’AMEE qui ne se lasse pas de promouvoir les politiques d’efficacité énergétique a appelé les responsables africains présents à la 5 e édition des rencontres africaines pour l’efficacité énergétique à inscrire leurs politiques de villes dans une logique d’optimisation énergétique.
Selon lui, la première des actions à mettre en place pour inscrire une telle action dans le temps et permettre son succès est la réduction de la facture énergétique des communes. « Aujourd’hui, une ville a une facture énergétique liée à l’éclairage public, à ses bâtiments, à sa flotte, à la valorisation énergétique des déchets… l’optimisation de tout ceci est un volet important pour qu’une ville puisse réduire sa facture énergétique », a-t-il affirmé dans une déclaration au Levert.ma. « Dans ce sillage, on parle à la fois d’un volet économique et d’un volet environnemental », a précisé cet ingénieur spécialisé dans les secteurs de la protection de l’environnement.
- Une approche intégrée
Tout en rappelant que la pollution de l’air dans les villes et très liée à la consommation de l’énergie, au transport, à la gestion des déchets, etc., il a souligné qu’il ne faut « non seulement rendre la qualité de l’air dans les villes acceptable, mais aussi avoir une approche économique afin de rentabiliser les projets et baisser cette facture ».
Appelant les maires et les différents responsables présents à plus de vigilance, il y a expliqué à ces derniers qu’ils doivent avoir le réflexe de l’efficacité énergétique lors de leur processus décisionnel. « Il y a des autorisations que vous donner dans des projets touristiques hospitaliers, ayez ce réflexe lié à l’efficacité énergétique et veillez à son respect », leur a-t-il adressé le message directement.
Il a, dans ce sens, expliqué qu’il faut travailler sur le volet technique pour avoir une ville smart sur le plan énergétique. «Nous avons des expériences réussies dans le pays dont certains ont été portés par l’AMEE qui a travaillé avec beaucoup d’acteurs », a-t-il soutenu. Des expériences qu’il faut à juste titre dupliquer d’après lui.
Tout en soulignant qu’une politique d’efficacité énergétique repose entre autres sur une mise à niveau de la réglementation, une réactive assistance technique, il a insisté sur le soutien financier. En indiquant que l’aspect financement est aussi important que les autres, il a appelé les bailleurs de fonds internationaux « à investir dans ces projets qui sont aussi rentables ».
- La gouvernance comme clé de succès
M. Mouline a, tout en soulignant que les villes ont une facture énergétique lourde qu’elles doivent rationaliser, insisté à relever que l’adoption des nouvelles technologies n’est pas suffisante et qu’il faut aussi travailler sur la gouvernance.
« On parle beaucoup de l’éclairage public, mais il y aussi le transport en commun la flotte des communes, leurs bâtiments… il faut trouver un équilibre », a-t-il martelé. Celui-ci ne peut être atteint sans le travail simultané sur tous les aspects qui peuvent aider à avoir des villes efficaces énergétiquement et qui peuvent servir d’exemples pas uniquement sur l’aspect technique et technologique, mais aussi sur l’aspect financement et accompagnement. Ce dernier est le volet auquel il faut accorder le plus d’attention, de son point de vue.
- Pour plus d’implication du privé
Détaillant l’aspect financement, il est revenu sur l’expérience des sociétés de développement local (SDL). «Il y a des expériences de SDL qui ont réussi et d’autres non. Donc, il faut être très vigilant, il faut qu’il ait une visibilité, il faut qu’il ait de la transparence et la confiance surtout qu’on fait appel au secteur privé », a-t-il indiqué.
Selon lui, entre privé et privé, les projets d’efficacité énergétique vont bon train. « Il y a des entreprises qui ont réussi à faire des économies, donc il faut dupliquer cela sur les communes », a-t-il relevé.
Tout en notant que les villes n’ont pas toutes les moyens de faire ces investissements elles-mêmes, il a mis en exergue qu’il y a des formules qui se présentent dans le cadre de contrats à moyens et à long terme. Selon lui, le surcoût d’investissement, qui est de 5, 10 à 15%, pourrait être très vite rentabilisé.
« Le contexte dans notre pays est que nous payons un prix de l’énergie qui est de moins en moins subventionnée, qui est assez élevé. C’est pour cela que ces factures sont importantes aujourd’hui », a-t-il tiré la sonnette d’alarme. « C’est pour cela que ces projets sont rentables pour la ville, pour le citoyen et pour l’environnement parce que tout ce qu’on fait en économisant de l’énergie et bénéfique pour toutes les parties prenantes », a-t-il conclu.
Source : www.levert.ma
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