Efficacité énergétique dans le bâtiment
Dans un contexte mondial marqué, à la fois par la hausse des prix et de la demande, et par une baisse des réserves des énergies fossiles, des enjeux majeurs s’imposent en matière de réduction de la consommation énergétique ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.
Au Maroc la consommation annuelle en énergie (toutes sources confondues) est en moyenne de 0,5 tonnes équivalent pétrole par habitant, et augmente de 4,3% chaque année.
En effet, le Maroc affronte deux enjeux énergétiques majeurs :
- Une croissance soutenue de la demande énergétique évoluant à un TMCA de 6.5% ;
- La dépendance énergétique par rapport à l’étranger qui dépasse 90% de l’énergie importée ;
Approche et mesures d’efficacité énergétique
L’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment peut être réalisée sur deux plans :
Le volet passif du bâtiment ou l’enveloppe
Le secteur du bâtiment est parmi les secteurs les plus énergivores au Maroc avec une consommation énergétique allant jusqu’à 33% répartie en 7% pour les bâtiments tertiaires et 26% pour les bâtiments résidentiels. Cette consommation est sujette d’augmentation vu la croissance démographique, la création de nouvelles villes et l’utilisation soutenue de systèmes de climatisation et de chauffage que connaît le Maroc.
Le secteur du bâtiment représente à lui seul un potentiel d’économie d’énergie de 40%.Cette politique d’Efficacité Énergétique au Maroc s’est concrétisée par l’adoption de la loi 47-09 en 2009.
L’interaction que connait l’enveloppe du bâtiment avec son environnement suite aux différents phénomènes de conduction, convection et rayonnement engendre des déperditions importantes.
Cette illustration montre que la chaleur s’échappe d’une maison mal isolée à 30 % la toiture (c’est donc la priorité en termes d’isolation), à 25 % par les murs, à 10 % ou 15 % par les vitres et fenêtres et à 7 % ou 10 % par les sols.
C’est ce qui démontre l’importance de l’amélioration de la performance thermique de l’enveloppe à travers la mise en place de différentes mesures d’efficacité énergétique comme :
- L’isolation thermique
- L’utilisation de vitrage performant (double ou triple vitrage)
- L’élimination des ponts thermiques
- L’orientation optimale et la compacité du bâtiment
Dans cette perspective et afin d’instaurer un cadre réglementaire et normatif régissant la performance énergétique dans le secteur du bâtiment, une Réglementation thermique de la Construction au Maroc (RTCM) existe depuis 2015 et exigé au niveau des permis de construire.
L'objectif étant d'introduire des exigences minimales que doivent respecter les bâtiments à usage résidentiel et tertiaire neufs en vue d’optimiser leurs besoins de chauffage et de climatisation tout en améliorant le confort thermique, selon deux approches :
- Approche performancielle : donne les limites maximales des besoins thermiques en kWh/m².an
- Approche prescriptive : fixe les exigences réglementaires des caractéristiques thermiques de l’enveloppe des bâtiments.
Les performances thermiques exigées dans la RTCM diffèrent selon le type du bâtiment (résidentiel ou tertiaire) et selon la zone climatique ou il se trouve. En effet, la RTCM divise le Maroc en 6 zones climatiques : Agadir, Tanger, Fès, Ifrane, Marrakech et Errachidia.
En effet, la réglementation thermique est très rentable pour les bâtiments résidentiels et tertiaires.
- Résidentiel : Un surcoût de l’ordre de 2,1 à 4,3% et une réduction des besoins de 39 à 64%
- Tertiaire : Un surcoût de moins de 3% et une réduction des besoins de 40 à 59%
Pour faciliter l’étude de conformité des bâtiments résidentiels ou tertiaires à la RTCM, l’AMEE a conçu le logiciel Binayate (gratuit sur notre site Web) permettant de réaliser les études de conformité selon les deux approches performancielle et prescriptive. Ce logiciel est destiné aux ingénieurs, architectes, administrations, universitaires et professionnels du secteur du bâtiment.
Le volet actif du bâtiment
La consommation énergétique dans le secteur du bâtiment peut avoir comme source les différents équipements installés comme :
- Le système HVAC ;
- Le système de ventilation ;
- L’éclairage ;
- Les postes électriques (PC, TV, imprimantes, etc…) ;
- Les équipements électroménagers (réfrigérateur, lave-vaisselle, lave-linge).
Parmi ces postes, les réfrigérateurs et les climatiseurs sont les plus énergivores. De ce fait, l’AMEE a développé des normes d’étiquetages énergétiques et les éléments techniques des MEPS (Minimum Energy Performance Standard) des climatiseurs et réfrigérateurs afin de diminuer la facture énergétique.
La norme d’étiquetage énergétique des produits électriques et des appareils électroménagers NM 14.2.301 relative aux exigences pour les appareils de réfrigération fixe les exigences pour l’étiquetage des appareils de réfrigération et congélateurs ménagers alimentés sur secteur ayant un volume de stockage compris entre 10 et 1 500 litres.
Cette norme donne la classification des appareils de réfrigération ménagers et la méthode de calcul de leur indice d’efficacité énergétique EEI qui permettra par la suite de définir la classe énergétique du réfrigérateur.
La norme d’étiquetage énergétique des produits électriques et des appareils électroménagers NM 14.2.302 relative aux exigences pour les climatiseurs définit également la classe énergétique du climatiseur en fonction de son SEER et SCOP selon son type, ainsi que les différentes caractéristiques techniques à définir dans les fiches techniques et l’étiquette énergétique du climatiseur.
L’AMEE participe également dans la vulgarisation du savoir technique relatif à l’efficacité énergétique à travers l’élaboration et la publication de différents guides techniques (téléchargeable sur notre site) suivants :
- B.a.ba de l'Efficacité Énergétique au quotidien ;
- Manuel technique de l'éclairage ;
- Guide technique du Chauffage de la Ventilation et de la Climatisation ;
- Bonnes pratiques de l'efficacité énergétique dans le bâtiment ;
- Guide Technique de l'Isolation Thermique ;
- Guide technique de l'Efficacité Énergétique dans le secteur touristique ;
- Propriétés thermos-physiques des matériaux locaux de construction au Maroc.
Bonnes Pratiques d’économie d’énergie .